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Un jour de désespoir on replie la grand voile,
On se dit « c’est fini, je regagne le port,
Mes forces calcinées ne cherchent plus le Nord,
Epuisé mon bateau s’éloigne de l’étoile. »

Sur ce faible radeau promis à la dérive,
Surgit on ne sait d’où quelque brandon têtu,
D’une braise mourante, une flamme menue
Nous promet un flambeau pour la prochaine rive.

Quel miracle peut donc brusquement retenir
Nos pas bien décidés à déserter l’effort ?
Courage et volonté reviennent à bâbord
Eclairer la beauté des courses à venir.

Quel artiste reprend les couleurs de sa toile
Abandonnée souvent dans les remous du temps ?
Le pinceau réveillé prend la main de l’enfant
Et l’astre pourchassé à tous deux se dévoile.

Maintenant le soleil veut embrasser la terre,
Se mirer à ses eaux, tendre la main au vent.
De son vaisseau ailé il guidera l’enfant
Vers les vierges contrées et leurs brûlants mystères.

L’espoir est revenu, on déplie la grand voile,
On se dit « ça va mieux, j’ai retrouvé le Nord,
De la terre à nouveau, je vais hisser mon corps
Et mon esquif, peut-être, frôlera l’étoile. »

Texte de Renée Béthel